L’écriture aztèque, le jazz et l’écriture européenne de la musique

 

Marc Thouvenot et René Bottlang

 

La conférence est conçue comme un dialogue entre deux voix. L’une qui met en place les analogies existantes entre ces deux mondes que sont l’écriture aztèque et la musique, et l’autre qui met en notes ce qui est dit de la musique. Il s’agit de mettre à profit certains parallélismes pour aider à mieux comprendre l’un et l’autre monde. Ces univers sont sans rapport mais partagent le fait de relever tout autant de la sensibilité que de l’intellectualité.

La conférence comprend deux grandes parties : la première montre comment il est possible de comprendre l’écriture aztèque, écriture pictographique ou figurative, en la mettant en parallèle avec un mode d’écriture européen particulier de la musique, celui des partitions de jazz. L’écriture de ces partitions se distingue des partitions classiques dans la mesure où elles mêlent deux types d’écriture sur un même support.  Les parties mélodiques et harmoniques utilisent deux systèmes de notations différents. De manière parallèle, l’écriture aztèque mêle deux systèmes graphiques pour noter des informations distinctes.

 

La deuxième partie se concentre sur une partie de la production écrite des aztèques, à savoir les calendriers. Il s’agit là d’un aspect complexe pour lequel, là encore, la musique permet d’en mieux comprendre la subtilité. Calendriers et musique européenne partagent le fait de représenter une même problématique pour  l’homme. L’un comme l’autre prennent naissance dans des phénomènes naturels, des phénomènes astraux d’un coté et de l’autre, la résonance naturelle des corps. L’un comme l’autre sont d’une grande régularité apparente sur le court terme, mais présentent sur la distance des irrégularités.  Face à cette ambivalence, la réponse de l’homme a été dans les deux cas la recherche d’une simplification permettant de gommer les irrégularités gênantes.  Le résultat, c’est d’un coté un calendrier de 260 jours sans attache apparente avec la réalité astrale et de l’autre, la gamme tempérée.

 

A l’intérieur de ce calendrier il existe tout un jeu de subdivisions qui sont de première importance dans l’utilisation divinatoire de celui-ci. Parallèlement, on observera un phénomène de même nature avec la création de multiples modes qui sont le jeu d’un déplacement des intervalles entre les diverses notes formant une gamme.  On verra d’un coté comment ces modifications d’intervalles influent sur le sort des gens par l’intermédiaire des dieux aztèques, et de l’autre on pourra entendre comment la création de multiples modes introduit des couleurs d’une grande variété dans la musique.

L’on verra aussi comment calendriers et musique peuvent présenter une nature cyclique. Et aussi comment les peintres-écrivains aztèques dans la réalisation de leurs calendriers, et Bach dans  l’écriture de ses fugues (mouvement direct, contraire, rétrograde, contraire du rétrograde), utilisèrent des mécanismes similaires.

 

Sans les questions la conférence dure environ 1h30.

Matériel nécessaire : un piano accordé, un écran

Prix : Remboursement des frais + cachet